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De Paris à la Mer le long de la Seine. 2e partie: Vernon - Rouen

13 Novembre 2023 , Rédigé par Guillaume Lagrée

Vaches sur Seine à Prassigny l'Orgueilleux

Vaches sur Seine à Prassigny l'Orgueilleux

GR2 Sentier de la Seine

De Vernon (27)  à Rouen (76)

Samedi 8 - vendredi 14 avril 2023

Train Nomad de Rouen rive droite à Paris Saint Lazare

Après être allé d'Ile de France en Normandie en suivant la Seine de Paris à Vernon en mars 2023, me voici de retour à Vernon en avril 2023 pour continuer le GR2 sentier de la Seine de Vernon à Rouen. D'une ville à l'autre mais en campagne, en Normandie.

 

Quand j’ai voulu prendre un billet de train Paris-Vernon pour le dimanche 9 avril 2023, le site oui.sncf m’a répondu Non. Le guichetier à Paris gare de Lyon m’a suggéré qu’il pouvait y avoir des travaux et  que le seul le guichet de la gare Saint Lazare, pour la Normandie, pouvait me renseigner. Je suis donc allé gare Saint Lazare à l’agence Nomad, celle du TER Normandie à Paris.

Réponse : il y a des travaux de modernisation de la ligne Paris-Rouen. Ils ont lieu le week end pour ne pas déranger les travailleurs en semaine. Ils ont lieu le jour car c’est trop cher la nuit. Aucun bus de remplacement n’est prévu. Depuis 2 ans, nous sommes une société privée qui doit gagner de l’argent. Argument ironique étant donné les millions d’euros d’argent public donnés chaque année à tous les TER de France.

A tout problème, une solution. En l'espèce : blablacar. Mon premier voyage est donc un Paris Vernon pour 9€ le samedi 8 avril 2023. Un couple vient chercher sa fille étudiante à Paris depuis Dijon pour aller à Vernon passer le week end de Pâques en famille. Je m’ajoute dans la voiture avec M, une jeune esthéticienne, qui va rejoindre son homme et des amis à Vernon pour le week end. 5 dans une Opel, c’est serré mais ça roule bien. Départ du métro Sèvres Lecourbe à 16h30. M est déposée au parking de covoiturage après la sortie de l’A13 et moi devant mon hôtel à Vernon.

L’hôtel Normandy est un hôtel de 1925 qui a succédé à un hôtel du XVe siècle où Balzac fit plusieurs séjours au XIXe siècle. Plaque souvenir à la réception. Concert de rock ce soir dans l’hôtel. Bruit jusqu’à 23h30. Pas trop fort, pas trop mauvais mais bon. Les cloches de la collégiale de Vernon sonnent à toute volée à 1h du matin. Pas qu’un coup. Bref, j’ai peu dormi. En compensation, excellent petit déjeuner à l’anglaise avec œufs brouillés, saucisses et bacon. Je suis en Normandie et je vais vers l’Angleterre. Dîner à la brasserie Montmartre à 200m de l’hôtel. Correct mais pas mémorable.

 

 

Au bout du pont de Vernon

Au bout du pont de Vernon

Dimanche 9 avril : départ de Vernon à 8h30. Arrivée à Gaillon à 16h.

Appartement Côté Château à Gaillon. Restaurant le Drakkar à Gaillon.

Grand soleil ce dimanche de Pâques. Frais le matin mais ça s’est vite réchauffé. Je repasse le pont de Vernon par lequel j’avais conclu le trajet de Paris à Vernon en mars 2023 et retrouve le GR2. Le long du chemin, le vieux moulin et le château des Tourelles, touristiques et pittoresques à souhait. Chemin en ville facile puis ça monte raide 15mn sur les coteaux de la Seine pour se poursuivre en plateau en forêt. Après un village, je bifurque pour redescendre jusqu’à la Seine, à Prassigny l’Orgueilleux.

Magnifique site de pique-nique en bord de Seine avec table, bancs, poubelle, arbres, vue et cabane à livres. Pause déjeuner. En chemin, je cause avec 2 papys devant leurs maisons : l’un coupe ses ongles dehors pour ne pas se faire engueuler en cuisine (sic). Justement son épouse arrive. La mamie ne semble pas méchante mais je ne la connais pas. Puis un autre papy qui grogne contre les véloroutes et les randonneurs. Je ne sais pas pourquoi mais il me souhaite bonne route tout de même.

Le GR2 me fait quitter la Seine pour monter en forêt. Au carrefour en ville, je vois la direction de Port-Mort (sic). D’après la carte, c’est bon mais la marque du GR a disparu. Je suis la véloroute jusqu’à la sortie du village de Port-Mort. A un carrefour, à gauche, je déduis que la route descend à la Seine. En effet, je retrouve même la marque du GR2. 2 sentiers qui montent sur la falaise de Port-Mort sont interdits par arrêté du maire. Ca s’écroule. Calcaire friable. Trop dangereux. Ce n’est pas mon chemin. Je ne suis donc pas privé. Chemin forestier en lisière de champ qui débouche sur la D316.

Je quitte le GR pour prendre à gauche le pont qui mène à Abevoye puis Gaillon. Je traverse Gaillon jusqu’au château (le premier château Renaissance de France. Une merveille) et, par hasard, je tombe sur la rue où se trouve mon gîte Côté Château . Merci à Mercure, dieu des voyageurs !

J’appelle. La propriétaire me répond immédiatement, arrive dans les 2mn et m’ouvre l’appartement.  Vue panoramique sur le château. C’est tout équipé. Je peux faire ma première lessive de la randonnée. 30mn puis séchage naturel sur l’étendoir et les cintres. Foire à tout (sic) au village de Gaillon. Tout est ouvert un dimanche de Pâques. Le vide grenier s’appelle ici Foire à tout. J’ai vu plusieurs affiches dans différents villages pour différents événements. Aujourd’hui, c’est à Gaillon.

J’ai pris mon soda noir américain en terrasse. J’ai vu le château de Gaillon de l’extérieur. Pas visité. En cherchant, en demandant, j’ai trouvé le Drakkar, pizzeria-crêperie comme son nom ne l’indique pas. Mangé une bonne pizza et une bonne coupe glacée au Drakkar.  A côté de deux Anglaises d'une rare laideur, de mon âge, avec deux chiens qu’elles couvrent de câlins et de baisers. Avec de la variété française gluante en fond sonore.

Seine de Gaillon

Seine de Gaillon

Lundi 10 avril : départ de Gaillon à 9h. Arrivée aux Andelys à 14h30. Etape facile.

Chambre d'hôtes Villa Aliénor aux Andelys. Gîte et couvert exquis pour le corps et l'esprit.

Je reviens sur mes pas de la veille, repasse le pont de Gaillon et trouve la piste cyclable le long de la Seine. Aucune marque du GR. Pourtant, d’après la carte, il passe là. Je demande mon chemin à un promeneur qui me confirme que je suis dans la bonne direction pour les Andelys. J’arrive à Bouafles avec de belles vues sur Seine.

Des pêcheurs. Des cyclistes. Temps gris et paisible. Je passe une passerelle en fer pour piétons et arrive au village proprement dit. Je discute avec un couple de quinquagénaires sympathiques qui se promène. Le monsieur a mal au dos. Il ne peut marcher avec un sac. Je lui conseille le vélo. Il me dit avoir un vélo électrique. Son épouse me semble motivée. De futurs cyclotouristes ?

A Bouafles, je vois indiqué Les Andelys, 7km. Comme le chemin de halage en bord de Seine est trop facile, je retrouve le GR2 qui me fait monter sur les coteaux de la Seine. Journée grise et froide. Quelques gouttes de pluie. Tout l’opposé d’hier. Je déjeune en forêt à la sortie de Bouafles et enlève le pantalon de pluie. Evidemment, à peine reparti, il pleut et je dois couvrir le sac.

En sortant de la forêt, je débouche sur la route qui descend à la Seine et aux Andelys. Pluie. Brume. Sanitaires avec eau et savon en sortant de la forêt car le parking est là. Appréciable. J’arrive à un site touristique.

Château Gaillard construit en un an par Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, pour défendre la Normandie contre le roi de France en 1197-1198. Richard mort, son successeur Jean sans Terre ne sut pas défendre le château contre Philippe le Bel qui le conquit en 1199-1200 et unit la Normandie au royaume de France en 1204. Anglais et Français se sont battus pour ce château jusqu’au XVe siècle. Henri IV a laissé les moines le détruire pour réparer leurs abbayes avec ses pierres. Ce qui reste domine la Seine et vaut le voyage.

Les Andelys, c’est le village natal du peintre Nicolas Poussin. Il y a son musée mais je ne l’ai pas visité. Il me faudra revenir.

Comme la veille, je trouve au hasard mon gîte, la villa Aliénor, salon de thé et chambre d’hôtes, installé dans un relais de poste du XVIIIe siècle en bord de Seine. Hôtel Normandie est encore lisible en grandes lettres peintes sur la façade, côté rue. Charmant et confortable. Tarte au citron et jus de poire pour mon arrivée à 14h30. Chambre prête à 15h. Un vrai cocon. Douche à l’italienne aussi large que haute.

Après la douche, sieste. J’émerge vers 17h pour me promener sous la pluie. Le GR2 passe devant mon gîte. Je n’ai qu’à suivre le chemin et la marque. Jolie église des Andelys. Achat de cartes postales à l’office de tourisme.

Dîner exquis. Tapenades de légumes et carottes en pickles avec spritz normand à la liqueur de pomme, paupiettes de veau farcies aux légumes avec riz et petits légumes, crumble pommes fraises. ½ Evian. J’ai vanté les mérites de mon ami pianofortiste et musicologue Ziad Kreidy à la patronne Sylvie pour accorder le piano du salon (1er prix à l’exposition universelle de Paris 1900) et en jouer. Coordonnées transmises. Discussion fort agréable avec Sylvie sur l’art, la cuisine, l’estime de soi.

Château Gaillard

Château Gaillard

Mardi 11 avril :

Départ des Andelys à 9h. Arrivée à Andé à 16h. Etape difficile.

Gîte du Val d'Andé. Café du Moulin à Andé.

Délicieux petit déjeuner. Interdit de boire l’eau du robinet dans ce gîte en raison de la présence d’un adoucisseur. Je fais le plein d’eau de ma gourde dehors au robinet devant la Seine. Je poste mon courrier et démarre tranquille par le chemin de halage le long de la Seine.

Un homme sort son chien et m’explique que le chemin à suivre sur les coteaux est trop dur pour lui qui est cardiaque. Il me souhaite bonne route. Il avait raison.

C’est le chemin le plus dur depuis que je suis parti de Paris vers la Mer en suivant la Seine. Montée raide sur un sentier étroit parfois à flanc de falaise. Descente plus raide encore faite sur le Q en rampant par terre. Après avoir admiré des grottes en chemin. J'ai dû louper le GR. Plus de marque. Descente pleine pente dans les broussailles. Anormal.

Je finis par déboucher sur la route et Val Saint Martin, commune limitrophe des Andelys. Il m’a fallu 2h pour faire un parcours qui m’aurait pris 45mn en suivant la D313 en bas. Beau mais dur et dangereux.

Après, ça repart à flanc de coteau mais moins dangereux jusqu’à la chapelle Saint Martin de la Roquette. Pause déjeuner sur la table devant la chapelle. Temps gris, du vent, un peu de pluie. Pour finir, un chemin facile sur le plateau qui croise plusieurs routes jusqu’à la D11 pour Andé.

Là, je ne trouve pas mon gîte. J’appelle sur un numéro de téléphone fixe et tombe sur un répondeur. Heureusement, 5mn après, Véronique, la patronne du gîte, m’appelle et m’explique mon chemin. Je trouve facilement mon gîte du Val d’Andé.

Une ancienne ferme restaurée avec goût. Salon dans l’écurie. Pas de table d’hôte. Je devrai repartir au café du Moulin pour le dîner et le petit déjeuner. Patronne bavarde et connaissant bien son coin. Elle a fait mon sentier de ce matin et me confirme qu’il est périlleux. Normalement, la lessive est permise au bout de 2 jours de gîte mais elle a pitié du randonneur. Après la douche, j’ai droit d’utiliser la machine à laver et le sèche-linge. Grand confort après une journée passer à ramper dans la boue.

Connexion wifi compliquée. C’est la campagne. Demain matin, je passerai par le Moulin d’Andé, dernier moulin à eau complet sur la Seine, lieu qui accueille des artistes (expositions, concerts, théâtre) depuis des décennies. Je lui dis que je connais des musiciens qui y ont joué. Argument en ma faveur.

En chemin, j’ai donné mon pain de la veille à un cheval qui l’a dévoré sans laisser une miette à son voisin de pré, l’âne. L’âne m’a fait les yeux doux mais je n’avais plus rien pour lui. 

75m² pour moi seul. Chambre à 3 lits. Un salon avec un coin TV très confortable (canapé avec plaids et coussins). Un vrai gîte de randonneur avec cuisine équipée, lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge. Il faut juste amener ses victuailles et c’est bon. Le linge finit de sécher sur l’étendoir. Confort très appréciable après une journée dure physiquement mais avec des grottes et des vues panoramiques sur la Seine.

Pour dîner, je vais au Café du Moulin. 400m à pied du gîte. La serveuse est une jeune fille (18 ans maxi) jolie comme un cœur. Le client qui boit seul sa bière pensivement. Le joueur de la Française des jeux qui espère faire fortune. L’habitué qui vient prendre un café et jouer. Le café de province classique.

Le soir, pas de repas sur place mais à emporter. Ce soir, comme ce midi, faux filet sauce poivre purée de carottes + tarte aux pommes. 16€. Moins raffiné et moins cher qu’hier soir. Je le ramène au gîte et le mange sans difficulté. Par contre, pas de petit déjeuner et la boulangerie que m’indique la jolie jeune fille n’est pas dans ma direction. Tant pis.

A la télévision, je vois un documentaire d’ARTE sur les crimes sexuels de l’Eglise catholique en Allemagne et en France. Ensuite je relis l’Evangile selon Saint Matthieu et ses paroles fortes sur la protection due aux enfants, aux petits, aux faibles. Le même écart qu’entre les écrits de Karl Marx et le pouvoir de Staline.

Pour descendre à la Seine c'est tout droit!

Pour descendre à la Seine c'est tout droit!

Mercredi 12 avril :

Départ d’Andé à 8h30. Arrivée à Romilly sur Andelles à 14h. Etape facile.

Chambre d'hôtes les Rives de l'Andelle à Romilly sur Andelles.

Pas de petit déjeuner mais il y a du lait au frigo. Verre de lait et fruits secs comme les moudjhahidines. Je fais un peu de ménage, discute avec la patronne et m’en vais après qu’elle m’ait bien dit de faire attention à la météo, aux pentes des coteaux, à la terre humide qui glisse. Elle m’a même proposé de venir me chercher en voiture si besoin. Très prévenante, presque trop.

Je pars vers le moulin d’Andé, le seul moulin à eau entier sur la Seine. Le GR passe devant mon gîte et le moulin d’Andé est indiqué sur un panneau directionnel. Simple. C’est une résidence d’artistes avec salle de théâtre et de concert. Un lieu magique que j’admire de haut, depuis le GR. Ouvert à la visite le samedi uniquement et je passe un mercredi.

Le GR2 me fait de nouveau monter sur les coteaux de la Seine. Moins dur que la veille mais toujours glissant après une nuit de pluie. Les vues sont belles d’en haut et le chemin plus sûr, surtout quand je marche sur le plateau. Je perds le GR et me retrouve sous la pluie au hameau du Plessis. Une collégienne, descendue de son car scolaire, me regarde d’un air inquiet mais me dit bonjour. Je la salue aussi.

Je profite de l’abri bus pour passer le pantalon de pluie. La pluie diminue mais ne cesse pas. Je garde le pantalon de pluie. Je finis par retrouver le GR sur la route. Raccourci pour descendre à Amfreville sous les monts par le GR. Ca semble facile mais ne l’est pas. De nouveau, je finis par tomber sur le Q et descendre en rampant sur les fesses, comme un bébé. Avec le pantalon de pluie sur le pantalon je suis sale mais protégé.

A Amfreville, le GR me fait passer par la côte des Deux Amants. Une légende locale raconte que Calixte a dû porter sa promise sur son dos jusqu’en haut de la falaise pour avoir le droit de l’épouser. Arrivé en haut, il est mort de fatigue. Elle, de chagrin. Je n’ai pas de belle à porter sur mon dos, juste un sac. Je ne crains pas l’épuisement mais la glissade.

Je contourne l’obstacle en marchant le long de la D19 face aux voitures. La route est très peu fréquentée et le bas-côté large. Je retrouve le GR au débouché du sentier de la côte des Deux Amants sur la route. Il ne va pas du tout vers Romilly les Andelles, ma direction. Je poursuis donc sur la D19 et arrive tranquillement vers 14h. A l’entrée du village, un grand plan très clair me permet de trouver mon gîte aisément.

Trop tôt. Le gîte est fermé. J’appelle la patronne qui fait ses courses. Je l’attends dehors face au beau jardin et au coteau de la Seine, m’abritant de la pluie comme je peux. La dame et sa fille arrivent vers 14h30. Petite chambre sous les toits, confortable avec grand lit, placard, salle de bains et pas de TV. La patronne fait le pèlerinage de Compostelle. Elle sait ce que signifie marcher des heures dehors par tout temps. Elle me propose des vieux journaux pour sécher l’intérieur de mes chaussures de marche. J’accepte volontiers et laisse mes chaussures à sécher en bas à l’entrée.

Des ouvriers refont la façade. Trop de bruit pour faire la sieste. Il ne pleut plus. Je pars découvrir Romilly sur Andelle. La mairie fournit un plan de ville affiche, grand, lisible. Je trouve la boulangerie : excellente tarte au citron. Le bar tabac jeux presse où j’achète le Canard Enchaîné, mercredi oblige, et bois un soda noir américain.

Juste à côté du bar un restaurant gastronomique dont le menu est alléchant mais il est fermé le mardi et le mercredi. Pas de chance. Je trouve aussi une ferme qui vend ses fruits et légumes en bord de route. J’achète des pommes pour le dernier pique-nique.  Plein de bonnes choses en vente mais je ne prends que ce dont j’ai un besoin immédiat dans le sac à dos.

Je me fais livrer une pizza et un tiramisu. Ca se mange mais je regrette le restaurant gastronomique.

Panorama de la vallée de la Seine

Panorama de la vallée de la Seine

Jeudi 13 avril :

Départ de Romilly sur Andelle à 8h30. Arrivée à Pont de l’Arche à 12h30. Etape facile.

Hôtel de la Tour à Pont de l'Arche. Restaurant Plaisir gourmand à Pont de l'Arche.

Le camping municipal Camp'Eure est mieux approprié pour loger un randonneur, même sans tente.

Le long de la Seine. Le chemin est si boueux et glissant que je chois deux fois en 100m sur du plat. Sans dommage. Beau manoir XVI° siècle le long de la Seine au lieu-dit le Manoir. Pique-nique sur une île sur l’Eure à l’arrivée à Pont de l’Arche. Accessible par un escalier depuis le pont.

Je visite l’église Notre Dame des Arts et met un cierge à Saint Expédit, dont une statue figure dans le jardin de notre maison de famille en Haute-Savoie. A la demande de ma mère, j’en achète un que je mets dans le sac à dos pour lui ramener. J’en achète un deuxième qui brûle dans cette église pour le repos des âmes de mon père et de mon frère préférés.

Problème avec l’hôtel de la Tour. Il est fermé et personne ne répond ni à la sonnette ni au téléphone. Pas encore 13h. Trop tôt.

Je pars boire un  soda noir américain puis trouve l’abbaye de Bonport. Surprise. Elle est fermée jusqu’en mai. Ouverte de mai à septembre les dimanches et jours fériés. C’est peu. La ballade m’a fait passer 2h dehors. Je reviens à l’hôtel. 15h : personne ne répond. 16h : personne ne répond.

Je vais voir au Camp’Eure, le camping municipal en face de mon hôtel. Le gardien Stéphane est adorable. Il a un mobil home disponible mais comme j’ai réservé sur booking il me conseille d’insister. Il m’apprend que la réceptionniste est une jeune femme Africaine très sympathique et qu’il l’a vu aujourd’hui. Je sonne, appelle. Toujours personne. Elle finit par m’appeler depuis un téléphone portable que je ne connaissais pas et me donne les informations utiles pour entrer dans l’hôtel et récupérer la clef de ma chambre.

C’est cosy, un peu kitsch avec vue sur l’Eure et le camping depuis la chambre et sur les remparts médiévaux depuis la salle de bains. J’ai attendu 3h pour entrer dans l’hôtel. Il n’y a pas de papier toilette. Il y a une scie à métaux posée sur le rebord de la fenêtre de la salle de bains (travaux en cours). La TV ne marche pas. Pour un 3 étoiles c’est léger.

A plus de 90€ la chambre, j’attends mieux. La demoiselle Gabonaise de l’accueil est charmante et dynamique mais elle me semble bien seule pour cette grande maison. Elle m’a amené du papier toilette, une bouteille d’eau et expliqué comment faire fonctionner la TV.

Après m’être douché, séché, habillé, j’ai été remercier le gardien du camping municipal. Je l’ai aussi croisé en allant dîner au restaurant Plaisir Gourmand. Il me dit que c’est très, très bon. Je confirme : dîner exquis.

Beignets de camembert en entrée. Coquilles Saint Jacques avec crème, purée de chou fleur et lard fumé en plat. Fondant pistache, glace framboise et crème fouettée en dessert. 51€ avec la bouteille d’Evian et un verre de jus de fruit. Ca vaut son prix. Je me rattrape du restaurant gastronomique fermé la veille.

Pour un randonneur, je conseille plutôt le camping municipal Camp'Eure. Même pas besoin d'amener sa tente.

Remparts de Pont de l'Arche

Remparts de Pont de l'Arche

Vendredi 14 avril :

Départ de Pont de l’Arche à 7h45. Arrivée à Rouen à 12h. Etape ennuyeuse.

Déjeuner à la brasserie Paul à Rouen. Maison sérieuse.

Mon seul objectif est d’arriver à Rouen pour déjeuner avec un copain de fac (rentrée 1989 à l'université de Rennes I. Un ami fidèle). Au lieu du GR2, je suis la D6015, ex nationale 15 qui va de Bonnières sur Seine (78) au Havre (76). La route monte sur un plateau avant de descendre vers la Seine. Bas-côtés larges aux herbes hautes. J’ai marché dans l’humidité tout du long avec, heureusement, de bonnes chaussures de marche imperméables et hautes. Pas de danger mais pas d’intérêt. Arrivé à Belbeuf, je vois un panneau indiquant véloroute et Rouen à 7km.

Evidemment, j’ai foncé dessus. Un long ruban goudronné qui longe la rive droite de la Seine jusqu’à Rouen. Il est 10h30. J’appelle C pour lui dire que je serai sur le parvis de la cathédrale de Rouen à 12h30. En fait, je suis arrivé à 12h. J’ai pu acheter des cartes postales et m’abriter de la pluie dans la magnifique cathédrale de Rouen, plus grande, plus haute, plus riche que Notre Dame de Paris.

Délicieux déjeuner dans la brasserie Paul près de la cathédrale. Entrée du jour : tartare de dorade. Plat du jour : filet de loup avec sauce à la crème et chou-fleur. Dessert du jour : Pavlova aux fruits exotiques. Le soda noir américain habituel pour la recharge en sucres et sels minéraux. Je n’en bois qu’en randonnée après l’effort.

Après le déjeuner amical, C est reparti chez lui finir sa journée de télétravail. Je me suis promené dans Rouen en prenant beaucoup de photos car la ville est magnifique. Pas les quais de Seine mais le vieux Rouen.

J’ai acheté mes fromages normands à la maison Jollit , place du Vieux Marché, sous le marché couvert en suivant les conseils du vendeur : Camembert, Livarot, Pont l’évêque, Neufchâtel, tout au lait cru.

C m’avait indiqué le chemin pour le Vieux Marché et celui pour la gare. J’étais à la gare à 15h30 et il y avait deux trains pour Paris Saint Lazare avant le mien à 17h15. Impossible de changer le billet : bornes HS, guichets pris d’assaut. Je suis donc rentré à Paris comme prévu après avoir écrit, timbré et posté mes cartes postales à Rouen.

Les fromages normands sont excellents.

Mon ami C est aussi amateur de voyages et d'images. Voici sa chaîne de voyages Carpe Mundi.

Le jeudi 20 avril 2023 le Parisien publiait un article sur les travaux de la ligne de train Paris - Vernon/Giverny. " Les touristes arrivent sans pouvoir repartir ". Rien à ajouter.

Le sentier de la Seine se poursuit jusqu'à la Mer, jusqu'à la Manche, de Rouen au Havre, 3e partie de cette randonnée.

Les photographies de cet article sont l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Escalier de la bibliothèque de la cathédrale de Rouen

Escalier de la bibliothèque de la cathédrale de Rouen

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