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Paris - Rome IIIe partie: d'Auxerre à Dole, de la Bourgogne à la Franche Comté

1 Juin 2023 , Rédigé par Guillaume Lagrée

Le long du canal de Bourgogne

Le long du canal de Bourgogne

Après le passage de l'Ile de France à la Bourgogne dans la IIe partie de ma marche de Paris à Rome (Montereau fault sur Yonne - Auxerre), la IIIe partie m'a mené de la Bourgogne à la Franche Comté, d'Auxerre, préfecture de l'Yonne à Dole, sous-préfecture du Jura. Deux univers bien différents bien que liés historiquement par le duché de Bourgogne et l'empire de Charles Quint, administrativement par la région Bourgogne-Franche-Comté. Le chemin entre les deux anciennes régions reste  à créer comme vous le constaterez, lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs, dans le récit qui suit. 

Cette randonnée fut effectuée en juillet 2021. 14 jours de marche d'Auxerre (89) à Dole (39)

 

Lundi 19 juillet : Paris (75) –  Auxerre (89) - Vermenton (89)

TER Bourgogne Franche Comté.

Paris Bercy : 6h10

Auxerre Saint Gervais : 8h12

Auxerre – Vermenton par la Voie Verte le long de l’Yonne, direction Sud. 20km. 5h de marche.

Chambre d’hôtes à l’abbaye de Reigny (piscine). . Rue de l’hôtel de ville. 89270 Vermenton. 

Réveil matinal. Train à 6h10 pour Auxerre à Paris Bercy. En allant au métro, un gars me demande si je viens de loin, intrigué par mon style : casquette, chaussures de marche, sac à dos, bâtons. Je lui ai dit que je ne viens pas de loin mais que je vais loin. Il me croit et me souhaite bon voyage. Dans le TER Bourgogne Franche Comté pour Avallon, lors d’un arrêt avant Auxerre, un couple de jeunes marginaux s’assied dans la rangée de fauteuils de l’autre côté par rapport à la mienne. Avec deux gros chiens noirs aussi grands qu’eux. Les chiens sont bien mieux éduqués que leurs maîtres. La femme se tenant mieux que son homme. Les chiens ne disent rien, ne s’étalent pas sur les sièges, n’écoutent pas de musique, ne racontent pas leur vie. Bref, j’ai fait un câlin à l’un des chiens pour le féliciter. Tout le monde descend à Auxerre Saint Gervais. Les chiens, les maîtres et moi.

A Auxerre, achat de pain puis descente vers le Sud le long de l’Yonne. Quand c’est possible. Comme pour la tranche précédente de la marche (Montereau fault sur Yonne- Auxerre en octobre 2020), les rives de l’Yonne sont parfois privatisées ou à l’état de nature, bref impraticables pour un marcheur. Parfois il y a une piste cyclable, parfois il n’y a rien. Quand il n’y a rien, reste la D606 (ex N6 qui va de Paris à l’Italie par Lyon et la Savoie au col du Mont Cenis) en plein soleil.

J’avais sous-estimé le trajet. Départ d’Auxerre à 8h30. Arrivée à Vermenton, à l’abbaye de Reigny à 17h30. Je suis desséché et épuisé. 30°C à l’ombre et sur la route, pas d’ombre. Les arbres plantés sur ordre de Louis XV pour que ses soldats marchent à l’ombre le long de ses routes ont disparu.

Heureusement, l’abbaye de Reigny, désacralisée, vaut le voyage. Une abbaye cistercienne largement remaniée avec un jardin d’abbaye, une piscine, l’Yonne au bout du terrain, un piano Bechstein du XXI° siècle au salon du bas, Erard du XIX° siècle au salon du haut (je l’ai recommandé à mon ami pianiste Ziad Kreidy car les propriétaires ne savent que faire de ce piano que l’accordeur ne sait pas accorder). Le tout meublé avec goût par une famille BCBG qui sait recevoir. Ce soir, je suis le seul hôte de l’abbaye alors qu’il y aura un mariage mercredi 21 juillet et un autre samedi 24 juillet. 200 personnes peuvent tenir ici. C’est dire si je suis à mon aise. Même le bruit de fond de la N6 ne me dérange pas. Repas d’hôte rien que pour moi. Délicieux. 138€ la chambre +25€ le repas. Je ne le ferai pas chaque soir mais après une première journée harassante, le bain dans la piscine après la douche, le luxe et le confort m’ont fait grand bien. Diner et petit déjeuner en terrasse. Je sonne la cloche avant de partir, la même tradition que dans la maison familiale de Haute-Savoie.

 

Mardi 20 juillet : Vermenton (89) – Nitry (89)

14km. 3h30. Longer la D11 direction Est avec passage à Sacy, ferme de la Bretonne, maison natale de Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806), écrivain marcheur. Cf vidéo sous cet article.

Jacques Lacarrière (1925-2005), écrivain marcheur, grand lecteur de Restif, a vécu et écrit à Sacy. Jean-Paul Roussillon (1931-2009), de la Comédie française, est enterré à Sacy.

Gîte et couvert à La Beursaudière. Chemin de ronde. 89310 Nitry.

Etape courte. Le long d’une départementale peu fréquentée. Pas d’ombre. Heureusement, je marche le matin car nous sommes dans une semaine de canicule. Je vois un sentier pour Sacy, village natal de Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806), un de mes écrivains favoris. 50mn à travers bois indique le panneau. En restant sur la D11, j’arrive en 17mn. Bon choix. Photo de la ferme de la Bretonne, toujours habitée, avec une plaque en souvenir de l’écrivain, observateur des mœurs rurales et citadines comme dit la plaque. Jacques Lacarrière, écrivain marcheur du XX° siècle, grand admirateur de Restif, passa les 20 dernières années de sa vie dans le village de Sacy. L’église romane où fut baptisé Restif est ouverte à la visite le 15 juillet et le 11 août. Je ne suis pas là le bon jour. Photos souvenirs.

Je poursuis par la D49 jusqu’à Nitry, en passant au-dessus de l’A6, peu fréquentée car le mardi 20 juillet n’est pas un jour de chassé-croisé de vacanciers. Logis à la Beursaudière, ancienne abbaye transformée en hôtel restaurant fort confortable. A 500m de l’A6 mais les vents font que le bruit ne parvient pas jusque-là. J’avais testé le restaurant la Petite Beursaude à Auxerre, à l’arrivée de la précédente marche. Délicieux. Je teste maintenant la maison mère puisque la patronne de la Beursaudière est la mère du patron de la Petite Beursaude.

Arrivée vers 12h30. Pique-nique en terrasse en attendant le dîner qui devrait être fameux vu la réputation de l’endroit. La beursaude est une ancienne recette locale, infaisable aujourd’hui car trop grasse (galette au saindoux). Première séance de cartes postales l’après-midi car j’ai du temps libre et que la Beursaudière en vend de fort belles dans sa boutique où j’achète aussi des bougies de rat de cave pour ma mère. Effectivement, le dîner fut fameux. Entrée, plat, fromages, dessert, kir, verre de blanc de Bourgogne, j’ai tout goûté, approuvé et photographié. Mal dormi car je n’ai pas vu les volets qui permettaient de cacher la lumière des veilleuses de la cour. Faute d’inattention de ma part. Le lendemain matin petit déjeuner parfait pour un marcheur. Que des produits frais et locaux. Miel, confiture, fromage blanc frais de l’abbaye de la Pierre qui Vire, fromages, pains et viennoiseries, thé, jus de fruit. Avec en fond sonore un album qui figure dans ma discothèque: Duet de Sylvain Luc et Bireli Lagrène. Réveil en douceur.

 

Mercredi 21 juillet : Nitry (89) – Sarry (89)

18km. 4h30. Longer la D49 vers l’Est. Passage par Noyers sur Serein, un des plus beaux villages de France. Puis D101 vers le Sud jusqu’à Sarry

Gîte familial à Sarry.

Aujourd’hui, je parcours à pied un trajet que je connais par cœur en voiture. Celui qui va de Nitry à Sarry, la maison de ma tante F., étape habituelle sur la route des Alpes, à l’aller comme au retour. Départ à 8h30. Discussion à la sortie du village avec un vieux cow boy de Nitry. Barbe et cheveux blancs, grand chapeau, lunettes rafistolées avec du scotch, boite à outils. Il a le style. Après que je l’ai renseigné sur mes intentions, il me souhaite bonne marche et bonnes vacances.

Que la départementale sans ombre entre les champs de blé, orge, tournesol. Je trace. 2h pour les 10km jusqu’à Noyers sur Serein. Arrivée à 10h30. Arrivée 10km plus tard à Sarry à 13h15. Plus laborieux mais la chaleur et les côtes me ralentissent. J’arrive à l’étape avant la fin de ma gourde et le zénith du soleil. Bien calculé. Jeûne ce midi après tout ce que j’ai mangé hier soir et ce matin à la Beursaudière. Je livre les bougies pour ma mère qui les prendra à son prochain passage, de retour de la Haute-Savoie vers l’Ille et Vilaine. Ainsi que 2 sauces de Guyane pour les 50 ans d’A., fille de F., ma cousine donc. Première lessive de la marche. En machine et à la main car j’en ai oublié. Le soleil et le vent sèchent le tout dans l’après-midi. Douche froide au gîte mais par cette chaleur, c’est agréable. Du bruit dehors. Les moissonneuses batteuses tournent pour l’orge. Le blé, ce sera 15 jours plus tard.

J-Y, le voisin paysan, passé voir F, m’explique que ce sont des Fendt, fabriquées en Bavière, à 230 000€ car seules les machines allemandes et suédoises sont solides, pas les italiennes et les américaines. Même chose que pour les voitures en fait. Pas la même qualité d’acier et de motorisation. Après 2 gîtes à 150€ la nuit, un gîte gratuit est le bienvenu surtout que le standing reste élevé. Dîner avec des produits frais et locaux. Tarte à la tomate avec des tomates du jardin et une farine d’épeautre moulue à 5km, salade cueillie au jardin le soir même. Petites saucisses locales et riz pilaf. Pas de fromage. Glaces vanille café. Excellent bilan carbone et excellent dîner. Dormi comme un loir même si j’ai encore oublié les volets et que la pleine lune règne. La seule lumière électrique, c’est celle des éoliennes à plusieurs km. Pas gênant.

 

Jeudi 22 juillet : Sarry (89) – Rougemont (21).

17km. 4h15. Longer la D956 vers l’Est.

Chambres d’hôtes Les Chambres de Rougemont. Route d’Aisy. 21500 Rougemont. 

 

Après un petit déjeuner local et délicieux, moins somptueux qu’à la Beursaudière, départ. F. me photographie au départ devant sa maison puis, au loin, semblant marcher entre les éoliennes. Seule difficulté, la chaleur. Au départ, j’admire la jonction des lignes à grande vitesse Sud Est, Alpes et Méditerranée, qui se réunissent à Sarry (89) pour filer vers Paris (75). Plusieurs TGV passent mais je loupe de belles photographies. Chef d’œuvre technologique que ce point stratégique d’intérêt national dans un village de 150 habitants dans l’Yonne.

Après la D12, je prends la D956 qui mène à Aisy sur Armançon, dernière commune de l’Yonne, le long du canal de Bourgogne. Cf photographie au dessus de cet article.

Je me paume un peu le long de l’Armançon, trouve le pont, le passe et me trouve face au splendide canal de Bourgogne. Sur le pont qui franchit le canal, une vieille borne de la N5 Paris-Genève indique le passage du département de l’Yonne à celui de la Côte d’Or. Le long du canal, un panneau pour cyclistes et marcheurs indique Montbard à 10km par le chemin de halage. Mon étape du lendemain. Entrée dans Rougemont où je trouve aisément la chambre d’hôtes. J’ouvre et le propriétaire vient m’ouvrir. Lui, il est là pour l’argent et rien d’autre. L’accueil n’est pas son affaire. Chambre ok. Hôte ? Il ne fait pas table d’hôte mais il ne fournit ni plaque chauffante ni évier. Juste chambre, douche, wc, salon avec frigo et micro-ondes. Il y a bien un prospectus pour des pizzas mais renseignement pris auprès d’un 2e gars, il ne livre pas. Pour le midi, œuf dur, fromage et banane. Merci à ma tante F. Pour le soir, les boites de la Belle Iloise achetées à Paris. Après les dîners somptueux des 3 premiers soirs, la chute est rude ! Après-midi sieste. Il fait chaud dehors, le village est petit et je suivrai le canal de Bourgogne demain. Le tenancier fournit tout de même le petit déjeuner.

 

Vendredi 23 juillet : Rougemont (21) – Montbard (21)

10km. 2h30. Direction Sud le long du canal de Bourgogne.

En chemin passage devant la Forge de Buffon (Georges Louis Leclerc de Buffon, 1707-1788, auteur de l’Histoire naturelle).

résidence du canal de Bourgogne 8 quai Philippe Bouhey 21500 Montbard

Dernier jour de canicule avant les orages de la nuit prochaine. 10km tout plat, tout droit le long du canal de Bourgogne. Beau et facile. Pas mal de cyclistes. Un scooter. Des tracteurs payés par le conseil départemental de la Côte d’Or pour tondre et élaguer les bas-côtés. Le propriétaire de l’appartement à Montbard m’appelle pour me demander quand j’arrive. Sa mère doit m’accueillir. Nous convenons que je rappelle à l’arrivée. Ce que je fais et sa mère arrive 3mn après en voiture. Une mamie dynamique qui m’a préparé une bassine avec des pinces à linge pour que je puisse faire ma lessive à la main. Dernier jour de canicule. J’en profite. Une locataire accepte de me prêter son fil à linge situé en plein vent et plein soleil l’après-midi. Parfait.

Je déjeune à la pizzeria Calypso. Bonne pizza. J’ai évité le modèle bourguignon aux escargots et franc-comtois à la cancoillotte. Montbard, c’est une ville avec une gare TGV pour Paris. J’en profite pour faire des courses. Un bâton à lèvres protecteur en pharmacie car le mien ne suffit pas. 2e fournée de cartes postales, la carte routière Michelin de la Bourgogne (perdue avant d’arriver chez F mercredi) et Charlie Hebdo car le Canard Enchaîné a déjà disparu de l’étal. Les restaurants français de Montbard sont fermés ou complets. Je vais donc aller manger des nouilles chez le Vietnamien ce soir. Bon aliment pour un sportif. Orages annoncés pour cette nuit. Je serai à l’abri et au sec. L’appartement est grand, propre, moderne, bien équipé mais il n’y a rien à manger. Même pas de sel, poivre, huile, sucre. Il faut tout acheter au Casino pas loin. Je n’achète rien. Je me passerai de petit déjeuner. Buffet à volonté chez le Vietnamien. 26€ Je me cale pour tenir jusqu’au lendemain midi. Nuit paisible même si les orages éclatent bien vers 2h du matin. Mon linge était sec, plié et rangé bien avant les orages.

Samedi 24 juillet : Montbard (21) - Aisey sur Seine (21)

Montbard – Aisey sur Seine. Suivre la D32 puis la D101. 26.5km. 7h.

Hôtel du Roy. 1 rue Rougeot. 21400 Aisey sur Seine.

Longue étape le long des départementales pour aller retrouver le GR2 qui va de Dijon au Havre, celui que j’avais pris au départ de Paris en mars 2019. A 8h du matin, j’appelle et la mamie arrive aussitôt. Je lui rends la clef et pars sous le gris. Petite pluie fine. Il me manque le pantalon de pluie que j’ai oublié chez F mercredi à Sarry. Je le retrouverai à l’hôtel à Dijon jeudi prochain où son frère J-L l’aura déposé. J’ai une enveloppe pour le sac, un kway et un poncho. Je m’équipe. La bruine cesse au bout de 30mn. La température a baissé de plusieurs degrés ce qui est très appréciable pour la marche. 26km environ.

Après le changement de départementale à Coulmier le Sec (monument aux morts le long de la route en hommage aux soldats d'outre-mer tombés pour la France de 1940 à 1944. Voir l’ancre de marine et la croix des troupes coloniales dans la campagne bourguignonne étonne), au bout de 3km, le tonnerre gronde et la pluie tombe. Nouvel équipement. Je trace mais je dois m’abriter dans une cabane de berger. Murs en pierre, toit de tuiles. C’est étanche. Il y a même une cheminée mais je ne fais pas de feu. J’ai  essayé le stop mais avec un sac à dos dégoulinant de pluie, personne ne s’arrête. Je crois arriver. Erreur. Il y a un croisement. Je choisis Nod sur Seine et la route pour camions. Erreur fatale due à la fatigue. 2 500m de plus selon Google Maps.

J’arrive épuisé, saucé et affamé vers 15h30. Juste mangé des fruits secs depuis ce matin. Personne à l’hôtel du Roy. J’appelle. Faux numéro. Je rappelle le bon numéro. La patronne m’explique et je trouve la porte ouverte et la chambre aussi. C’est la province. La confiance règne. Changement de propriétaire. Il y a des travaux à faire. Officiellement, l’hôtel est fermé. Je suis un privilégié. Dîner traiteur, froid mais bon et copieux. Pas de dessert prévu. Mon voisin à une autre table, un motard flamand ne proteste pas. En bon Français, j’insiste et obtiens une glace. Le motard en profite lui aussi finalement.

 

Dimanche 25 juillet :  Aisey sur Seine (21) - Orret (21)

26km par le GR2 direction Dijon (Sud). 6h30.

Le Clos d’Orret. Le Bourg. 21450 Orret. Chambre et table d’hôtes. . 100m du GR2. 

Petit déjeuner à 8h avec le même papy motard qu’hier. Bonnes viennoiseries, bon pain, bonnes confitures. Thé, jus d’orange. Ni yaourts, ni fruits frais malheureusement. Je rencontre la précédente propriétaire qui ne sait pas où se trouve le GR2. Après 20 ans sur place, c’est inquiétant. Je ne le trouve pas. Je marche le long de la D971 jusqu’à Saint Marc sur Seine où je dois le retrouver. Je demande à un papy qui fait son jardin. Il ne sait pas non plus. Je vois une marque dans le village mais pas deux. Je poursuis sur la D971 jusqu’à Mausengs où je dois retrouver le GR2. Là, effectivement, je le retrouve.

Je le suis à travers champs jusqu’à Duesme. Qu’il est bon de marcher sur la terre et non plus sur le bitume ! Je ne vois personne en chemin. Je perds le GR puis le retrouve à l’instinct à Duesme. La mairie de Duesme fournit une source d’eau potable qui me permet de boire à plus soif et de remplir la gourde .J'ai écrit au maire pour le remercier. Il ne m'a pas répondu. La marque du GR indique de tourner à droite devant la mairie, avant l’église. C’est une impasse et c’est dimanche. La mairie est donc fermée. La croix du GR me dit de ne pas tourner après l’église. J’étudie la carte, je tourne en rond autour de l’église et de la mairie. Pas de marque de GR en vue. Je branche Google Maps qui m’envoie sur un sentier à travers champs et bois, sans piège ni difficulté. Seuls les tracteurs roulent ici et il n’y en a pas.

J’arrive à Orret à 16h30. J’appelle la propriétaire qui me dit où se trouve la maison et de l’attendre à l’abri sous le porche. Ca tombe pile car la pluie commence à tomber. Un gîte comme je l’aime : spacieux, propre, confortable, au calme, en pleine campagne avec un accueil chaleureux. Je peux même faire laver et sécher mon linge dans la nuit. Chambre à 3 lits pour moi seul. Je peux m’étaler. Vue sur campagne magnifique depuis la chambre. Photos. Si le repas est à la hauteur du lieu, je vais me régaler ce soir. Je me suis régalé : filet mignon de porc sauce moutarde, purée maison, haricots verts du jardin. Assiette de fromage bourguignons. Ile flottante maison. Anne-Lise fait tout dans la maison sauf la conversation. Ca, son mari, Jacques s’en charge. Il a une excuse valable. Il est en fauteuil roulant. Il avance avec pieds et mains. C’est un couple suisse, du canton de Vaud. Ca s’entend et ça se voit. Pas étonnant que tout soit tout propre en ordre comme disent les Suisses. D’ici, la Suisse n’est qu’à 3h de route et l’immobilier est tellement moins cher qu’ils ont pu s’installer et créer leur chambre d’hôtes. Nuit de bon sommeil.

Lundi 26 juillet : Orret (21) – Source - Seine (21)

16km par le GR2 direction Dijon (Sud). 4h.

Gîte des sources de la Seine. Sur le parcours. 2 vallon de la Seine. 21690 Source-Seine. 

Mon linge est propre, sec et plié. Tout de bon ! Délicieux petit déjeuner avec des produits locaux : miel, confiture, yaourts, pain, brioche. Anne-Lise m’explique le chemin. J’écoute d’une oreille distraite. Non seulement c’est impoli mais, en outre, c’est une erreur stratégique. En plus de l’accueil, 10% de réduction car ils aiment bien les marcheurs. Je ne saurais trop recommander le Clos d’Orret comme gîte d’étape pour randonneur en Côte d’Or.

Comme je n’ai pas bien écouté les explications d’Anne-Lise, je fonce telle la bête en suivant le premier signe du GR visible. Sauf que j’ai pris le GR2 dans le mauvais sens. Une fois descendu à l’Ermitage du Val de Seine, je m’en aperçois en consultant la carte. C’est par là que j’aurais dû arriver hier mais ce n’est pas là que je vais aujourd’hui. Demi-tour et remontée. 1h de perdue. En marche, l’inattention se paie cash en effort inutile. Chemin sans difficulté à part la boue dans les montées en sous-bois. C’est que ça y a plu dans le coin depuis quelques jours. 5mn de pluie. Le temps de mettre l’équipement et c’est fini.

Passage devant l’abbaye royale d’Oigny à 11h10 sous la pluie. Visite à 11h ou 12h. Je poursuis. Arrivée devant la Seine, sous forme de ruisseau, à Billy les Chanceaux. Pique-nique frugal avec mes boites de la Belle Iloise mais avec table et banc face à la Seine. Merci à la mairie. Je vois deux hommes entretenir des vélos. Un Ancien et un Jeune. Je leur demande de l’eau pour ma gourde. Evidemment, en France, des cyclistes l’été, ce sont des Hollandais. L’Ancien est très fier de sa bonne santé à 71 ans. Il peut. Pas un gramme de trop. Il sort ma gourde de la poche extérieure de mon sac, la remplit, la referme et la remet en place. Je le remercie. Je reprends le GR2 jusqu’au lavoir de Courceau, commune de Chanceaux, où je vois indiqué Source-Seine à 4km par la D103. Le GR fait un détour. Je file sur la départementale où je dois croiser 2 voitures en 1h. Arrivé au village, j’appelle au numéro indiqué par le propriétaire du gîte qui, lui, est au Havre pour accueillir Arthur Germain, fils d’Anne Hidalgo, qui a descendu la Seine à la nage en partant de Source Seine début juin pour finir au Havre fin juillet. Le voisin, M. O.B, me répond et arrive à pied d’une maison voisine. Je suis arrêté devant un gîte de France que je n'avais pas trouvé sur Internet. M B m’indique le PR (sentier de petite randonnée) pour la source de la Seine et le gîte voisin. Lui part en voiture et ne m’invite pas. Je ne lui ai pas demandé et finit donc à pied. Je perds le PR en plein champ, retrouve la route qui va à la source de la Seine et arrive au gîte avant M. B.

Cadre splendide. Un vrai gîte de montagne en pleine campagne bourguignonne. Dortoir, WC, douche, salon, cuisine, terrasses. Tout est collectif. A l’ancienne. J’ai mis le sac à viande et une serviette de toilette dans mon sac à dos juste pour ce gîte. Pour moi seul. Après la douche, j’étends au soleil et au vent la lessive que j’ai faite à la main dans l’évier de la cuisine. Je vais visiter la source de la Seine, propriété de la ville de Paris, donc entretenue par mes impôts locaux. Mignon et d’un kitsch Second Empire modéré. Fausse grotte style parc des Buttes Chaumont, statue de nymphe, plaque posée par Napoléon III en 1867 qui mériterait d’être nettoyée. Je trempe mes pieds dans la source de la Seine. L’eau fraîche leur fait du bien.

M B. m’appelle pour me dire qu’un couple de cyclistes avec 2 enfants débarque ce soir faute de logement dans le coin. Le père arrive à vélo avec son fils sur un vélo attaché au sien et qui pédale derrière quand il en a envie. La mère arrivera ensuite avec le 2e fils, toujours à vélo. Vu qu’il n’y a personne, c’est moi qui présente le gîte à Ludovic, le père de famille. Ils arrivent de Grenoble à vélo. Ludovic & Emilie parents de Gédéon (4 ans) qui suit son père et Léandre (2 ans) qui suit sa mère dans une remorque. Pas sûr qu’ils supportent leurs prénoms quand ils seront ados, ces 2 garçons… Fritage sur la ligne entre les parents. Il lui a demandé de prendre 3 pizzas au camion pizza du coin. Elle en a commandé 2 et sans lui demander son avis sur la garniture. Après des heures de côte à vélo sous la pluie, il y a de la tension dans le couple. Pas le fait des enfants qui se tiennent très bien. Vivants mais pas envahissants. Je donne 10€ à Ludovic qui remonte au village de Source Seine et revient avec 3 pizzas dont une Royale pour moi. Impeccable et délicieuse. Il me restait une boite de la Belle Iloise et une pomme. C'est dire si cette pizza est la  bienvenue. Ils en ont tellement marre du camping et de l’humidité qu’ils mettent le chauffage à fond pour faire sécher le maximum de linge. Ces écologistes convaincus en oublient leurs principes !

Mardi 27 juillet : Source-Seine (21) – Saint Seine l’abbaye (21)

12km par le GR2. 3h. GR2 direction Dijon (Sud).

Relais de la Source. 17 rue Carnot. 21440 Saint Seine L’Abbaye. 80m du GR2.

Etape courte. 12km. Petit déjeuner en commun avec la famille. Ils m’offrent 2 œufs durs, achetés dans une ferme la veille. En échange, je leur offre de la confiture de prunes car mon petit déjeuner m’attendait au réfrigérateur du gîte. Démarrage devant la Source de la Seine, avec l’indication du Havre à 830km et de Dijon à 44km. Je pars donc vers Dijon. Sous-bois, boue et humidité jusqu’à retrouver ma vieille amie, la D971. D’après la carte, je dois aller aux sources de l’Ignon. Sur le terrain, pas de marque du GR2. Cela s’explique par un arrêté municipal de 2019, affiché sur un arbre, devant le parking des sources qui interdit l’accès aux sources en raison de frênes fragilisés par la chalarose, maladie qui les tue, suite à l’invasion d’un champignon pathogène, la Chalara fraxinea.

Je reprends donc la D971 jusqu’à Champagny. 3 km sur le bas-côté herbu loin des voitures. Je descends dans le village, repère la marque du GR2 et demande mon chemin à une Dame. Elle me l’indique. Première personne rencontrée qui connaît le GR2. Je croise deux papys baliseurs du GR2 qui m’indiquent le même chemin. 4km pour Saint Seine l’Abbaye. Je monte sur un chemin bien balisé jusqu’à un croisement sur un plateau. Là, plus rien. Au hasard, je pars à gauche. Un doute m’étreint. Google Maps est formel. Il fallait partir à droite. Je reviens sur mes pas et il n’y a qu’un kilomètre pour arriver sur les hauteurs de Saint Seine l’Abbaye. Au bout du chemin, après avoir croisé un tracteur et une voiturette, je trouve le village et mon hôtel *** avec piscine, le Relais de la Source, ancien hôtel de la Poste.

Après la douche, pique-nique avec œufs durs fermiers, boites de la Belle Iloise et fruits secs. Visite du village avec un jardin de couvent privatisé et une église abbatiale du XIII° siècle, la plus ancienne église gothique de Bourgogne. L’abbaye fut fondée au VIIe siècle et le saint a pris le nom du fleuve qui prend sa source pas loin, la Seine. Il remplaçait la nymphe Sequana des Gaulois. Délicieux crumbles au cassis et aux framboises (un de chaque car j’ai encore faim) de la boulangerie du village. Achat de cartes postales à l’office de tourisme. Petit bain de relaxation musculaire dans la piscine. Mon linge sera lavé et séché à l’hôtel pour 5€. La jeune fille de l’accueil de l’hôtel débute. Elle me le dit mais je l’avais deviné. Pas de restaurant ce soir à l’hôtel mais room service pour les clients. Je vais voir l’Auberge campagnarde voisine de mon hôtel. Elle est fermée.

Retour à l’hôtel. La jeune fille corrige. Je pourrai dîner au restaurant de l’hôtel. Dîner délicieux. Je prends des photos de mes plats. Menu de la Source. Il y a une fontaine dans la cour de l’hôtel. En amuse-gueule, glace verveine mélisse avec son dôme de concombre. Entrée : tartare de truite de l’Aube avec condiments et petits légumes. Début tout en fraîcheur. Plat : suprême de pintade bio et pommes de terre. Assiette de fromages bourguignons. Dessert : variation autour de la fraise. Une bouteille de Chateldon. Un verre de Viré Clessé (AOP Mâcon Village). Un blanc pas si léger qu’il n’y paraît au premier abord. 47€ mais ça les vaut.

Mercredi 28 juillet : Saint Seine l’Abbaye (21) – Val-Suzon (21)

14km. 3h30. GR2 direction Dijon (Sud).

Chambre et table d’hôtes la Fabilie du Suzon. 2 rue de la Vieille Route. 21121 Val-Suzon. Sur le parcours.

Petit déjeuner à 7h. Convenable mais loin derrière la Beursaudière. Un bon yaourt fermier au cassis de la Côte d’Or. Le fruit, pas l’alcool ! Départ à 8h10. Je suis le GR2. En sous-bois à travers champs. A un carrefour sans indication surgit un papy qui vient de promener son chien et revient à sa voiture garée au bord du chemin. Il m’indique le chemin pour le Val Suzon. Je ne le suis pas assez fidèlement car je me perds au carrefour suivant. Après avoir avancé sur le PR (marque jaune), consulté la carte IGN et Google Maps, je fais ½ tour pour revenir au précédent carrefour. Là, je retrouve le GR tout droit comme m’avait dit le papy.

Je le suis assez bien même s’il est assez peu marqué au ruisseau dit le Ru Blanc qu’il faut traverser sur des cailloux glissants. Arrivé au parking de la D7, il me reste 4km de route ou à suivre le GR2 par ses détours en forêt. Je suis la D7 et j’arrive tranquillement pour 12h30 avant la pluie au Val Suzon. J’ai droit à la chambre lilas qui est de couleur lilas partout : murs, literie, housses des fauteuils. Je mange mes dernières boites de la Belle Iloise avec une assiette, des couverts et un verre offerts par la patronne. Elle passe mon linge en machine. Il séchera dehors. En chemin, avant le parking, j’ai croisé 3 mamies marcheuses : une Allemande et 2 Françaises. Je leur ai expliqué mon parcours jusqu’à Rome. Leurs vœux m’accompagnent.

Belle ferme du XVIII siècle mais la chambre donne sur la D971 (ex N71 Dijon-Troyes). Il y a de la circulation. Après-midi à somnoler et à bouquiner en attendant le dîner. Délicieux dîner familial où nous échangeons sur nos vies respectives. Lui a 75 ans, paysan retraité, ancien céréalier car « les vaches, c’est trop de misère ». Elle est plus jeune, ancienne secrétaire de direction. Ils s’investissent dans la réfection du haut fourneau que j’ai vu dans le village, propriété communale. Avec les mêmes soucis que tous les bénévoles. Motiver la commune, ses élus et ses habitants. Faire travailler les jeunes des chantiers d’été. Décrocher des subventions du département, de la région, de l’Etat voire de l’UE. Renouveler les bénévoles car ils vieillissent.

 

Jeudi 29 juillet : Val Suzon (21) - Dijon (21)

Fin du GR2 dans le sens Nord-Ouest – Sud-Est (Le Havre – Dijon).

24,5km.  6h30

Odalis City Les Cordeliers. 3/5 rue Turgot. 21000 Dijon. 

 

Délicieux petit-déjeuner avec des confitures maison et des yaourts fermiers. Départ à 8h20. La maison longe le GR2. Je prends donc le GR. Montée abrupte en forêt qui fait encore plus mal en descente. Manifestement, personne ne prend ce sentier de chèvres, même pas les chèvres au vu de la végétation envahissante. Je m’en sors à Daroux, aérodrome de Dijon, quand m’appelle Bertrand Faure, directeur des relations internationales de la ville de Dijon, ancien délégué à l’action extérieure des collectivités territoriales du Quai d’Orsay avec qui j’ai travaillé de 2015 à 2017 lorsque j’étais en poste à la Direction générale des outre-mer comme chef de la mission du droit européen et international. Je dînerai avec lui ce soir.

A Daroux, je perds le GR et y renonce. 10km de D971 (ex N71) jusqu’à Dijon. J’évite voitures et camions en restant bien sur le bas-côté avec mon gilet orange en croisant un monument dédié à un général polonais mort pour la France lors de la bataille de Dijon en 1870. A l’entrée de Dijon, je trouve un autre monument souvenir de la guerre de 1870 dédié aux Italiens de la Légion garibaldienne morts pour la France. J’entre à Dijon et croise le square Darcy où se trouve le panneau de départ du GR2 pour Le Havre. Celui que j’avais pris à Paris en direction de Dijon en mars 2019. Pour le Havre, plus de 800km. Pour Paris, presque 500. Photo souvenir grâce à un sympathique passant convaincu par une dame qui, elle, m’avait refusé la photo. Lui vient de Paris, 19e arrondissement.

J’arrive à mon appartement hôtel, dans un ancien couvent de Cordeliers, au cœur de Dijon. L’appartement ne sera disponible qu’à 16h et la dame de l’accueil n’a pas entendu parler de mon pantalon de pluie qui a dû être déposé là par J-L, le frère de F.  J’appelle F qui appelle son frère qui lui certifie avoir déposé le pantalon pour moi mardi 27 juillet. Impossible de trouver à manger à Dijon passé 15h. Trop tard pour le déjeuner, trop tôt pour le dîner. Pour me recharger en sucres et sels minéraux, je bois un soda noir américain en terrasse face au Palais des Ducs et Etats de Bourgogne, aujourd’hui mairie et musée de Dijon. Je finis par trouver une quiche lorraine à croquer à la boulangerie industrielle la Mie Câline. J’achète mes rations de survie : fruits secs (mangues, abricots, figues) et boites de sardines et maquereaux de Douarnenez au Monoprix. Je trouve aussi une boutique de savons artisanaux car j’ai fini le mien et que je n’aime pas les savons d’hôtel. Savon cassis pamplemousse pour finir cette randonnée. 3e fournée de cartes postales après Nitry et Montbard.

Quand je rentre à l’hôtel, je demande de nouveau à l’accueil des nouvelles de mon pantalon de pluie. Je tombe sur un gars plus dégourdi que l’hôtesse qui ne savait rien de mon pantalon. Il prend la peine d’ouvrir le placard derrière lui, de chercher et de trouver un paquet sur lequel il est écrit « Pour Guillaume Lagrée. Jeudi 29 juillet ». Evidemment, c’est mon pantalon de pluie. Je retrouve Bertrand Faure pour dîner aux 2 Bouchons au pied de son appartement. Il a pris ses fonctions le 1er juillet et prépare pour mi-septembre la visite des représentants de l’Organisation internationale du Vin (48 Etats) qui quitte Paris pour Dijon. Dijon a doublé Reims et Bordeaux sur ce dossier. Il faut assurer. Dîner typique : œufs meurette, bœuf bourguignon, coupe de glace cassis. Bon dîner.

 

Vendredi 30 juillet: Dijon (21) – Labergement-Foigney (21)

D 109. 21km. 5h15.

Chambre d’hôtes Aux Mésanges.

27 rue de Genlis. 21190 Labergement-Foignye.

Bon petit déjeuner buffet dans une salle aux voûtes gothiques. Etait-ce le réfectoire des moines ? Aucun GR entre Dijon et Dole. Il faut suivre les routes départementales. Je branche Google Maps qui me fait suivre la D905 (ex N5 Paris – Genève) malgré mes tentatives pour passer ailleurs.

Rien à signaler. Soleil et vent. Marche avec le gilet orange le plus loin possible des bords de route. Heureusement pour moi, les bas-côtés sont larges et herbus. Ma gourde se vide. Je demande de l’eau à un habitant de Genlis qui discutait avec une voisine à son portail. Il m’en donne gentiment comme les Hollandais de Billy les Chanceaux. Arrivée à 14h sans difficulté. Le gîte fait aussi table d’hôtes et épicerie de produits régionaux. Lessive en machine, sèche le soir même grâce au soleil et au vent. Dîner avec Valérie et Xavier, un couple de quadragénaires sans enfant. Ils sont profs en Touraine, viennent de passer 15 jours à la plage dans l’Hérault et montent se mettre au frais dans les Vosges. Je leur en parle car ils ne connaissent pas. Crudités et pâté de campagne en entrée. Poulet Gaston Gérard (maire de Dijon avant 1940) et riz de Camargue en plat. Assiette de fromages avec de la cancoillotte car la Franche-Comté est proche. Gâteau pomme poire qui ressemble aux gâteaux arabes à la semoule et au miel tant il est fondant et délicieux.

 

Samedi 31 juillet : Labergement – Foigney (21). Auxonne (21)

15km. 4h. D 24 D116.

Villa Varco.84 avenue du Général de Gaulle. 21130 Auxonne. 

Le meilleur petit déjeuner depuis la Beursaudière le 2e jour. Somptueux. Fromage blanc et yaourts fait maison. Orange pressée et non pas jus d’orange en bouteille industriel. Délicieux thé. Confitures maison. Miel local. Pain et viennoiseries fraîches. Fruits frais.

Discussion passionnante avec le patron sur la reprise du tourisme après le Covid et les confinements. Les hôteliers restaurateurs profitent de l'occasion pour demander de renforcer les normes d'hygiène, par exemple en séparant totalement cuisine personnelle et cuisine collective. Chose aisée dans un hôtel restaurant mais impossible dans un gîte chambre d'hôtes. Le patron a demandé des précisions au vice-président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté en charge du tourisme. Manifestement, il n'est pas convaincu par la réponse et se plaint de l'utilisation de ses impôts par des élus et fonctionnaires incompétents. Chanson classique en France. Deux ans après ce séjour, les gîtes et chambres d'hôtes existent toujours offrant un service différent des hôtels restaurants aux voyageurs, particulièrement apprécié du randonneur que je suis.

 Je pars bien rassasié laissant Xavier et Valérie poursuivre leur route vers les Vosges. Ils ont loué à Grange sur Vologne sans penser au petit Grégory.

Route départementale tranquille, souvent en forêt ce qui me permet de marcher au-dessus de la route, en lisière. Je passe par le village d’Athée qui a son église. Ca ne s'invente pas. Photos souvenir. Juste avant l’arrivée à Auxonne, la route longe la Saône. Un cadre enchanteur avec une lumière subtile entre nuages et eau. Photos. Arrivée vers 13h. Déjeuner au bar brasserie PMU Longchamp (comme la forêt que je viens de traverser & comme l’hippodrome du bois de Boulogne à Paris). Le serveur salue mes efforts. J’arrive vers 15h à la Villa Varco, le long de la D905 (N5). En direction de Dole. Parfait pour partir demain matin. Personne. Portail fermé à clef. Pas de sonnette et je n’ai pas le code d’entrée. J’appelle. Répondeur où je laisse un message. Je laisse aussi un message par SMS. Pas de réponse.

Je rappelle 10mn plus tard et le portail s’ouvre. La patronne m’attend. C’est vaste avec salon, terrasse, douche, WC et la chambre à l’étage sous les combles. J’ai oublié de commander la table d’hôtes. Le soir venu, je pars donc chercher un restaurant mais tout est fermé ou complet. Je retrouve la brasserie Longchamp. Après l’assiette de charcuterie ce midi, le souris d’agneau frites et la crème caramel maison ce soir. Cela suffit à mon bonheur. Le restaurant que j’ai repéré à Dole pour demain midi est complet. J’irai au hasard.

Dimanche 1er août: Auxonne (21) – Dole (39)

16km. 4h. D79

A Dole TGV Lyria pour Paris gare de Lyon.

Dole : 18h

Paris gare de Lyon : 20h04

 

Petit déjeuner à 7h30. Convenable mais après celui de la veille à Labergement-Foigney, c’est moins bien forcément. Là, c’est très simple. Je n’ai qu’à suivre la D905 (N5) tout droit jusqu’à Dole pendant 14km. En chemin, je trouve la borne de la N5 indiquant le passage de la Côte d’Or au Jura. D’un côté, les panneaux région de Bourgogne et département de la Côte d’Or. De l’autre, département du Jura mais pas région Franche Comté. La région Bourgogne Franche Comté, créée en 2015, n’est pas indiquée.

Au loin, les monts du Jura apparaissent. Ce sera la prochaine tranche de ma marche vers Rome, la traversée du Jura de Dole à Nyon (Suisse). Arrivée à Dole vers 12h30. Dimanche 1er août. Tout est fermé sauf une boulangerie et un hôtel qui fait bar mais pas restaurant. Je prends un soda noir américain en terrasse, écris les dernières cartes postales (la Maison de la Presse a fermé après mon passage) et vais me réfugier de l’orage dans la collégiale Notre Dame de Dole. La ville est aussi belle que dans mon souvenir.

C’est déjà la Franche-Comté. Ce n’est plus la Bourgogne. Ca se voit dans l’architecture qui annonce déjà la Suisse voisine. J’ai vu mon premier panneau de fruitière à Comté après avoir vu ceux des producteurs d’Epoisses en Côte d’Or. Les vaches ont changé. Ce ne sont plus les charolaises de Bourgogne (cf photographie au dessus de cet article) mais les montbéliardes de Franche Comté. Je mange mon sandwich sous le porche de la collégiale. Dernières cartes postales achetées dans la collégiale où je laisse un billet de 5€ dans le tronc et une bougie allumée. L’abri fut excellent pour l’impie que je suis.

Je tourne à pied, après la pluie, dans une ville endormie et très jolie. Je trouve la marque de mon prochain GR, l’Echappée Jurassienne, à partir de la gare jusqu’à la collégiale et au-delà. Le temps passe doucement jusqu’à l’heure de prendre le TGV Lyria de Lausanne pour Paris qui fait escale à Dole. Départ à 18h. En route, je repère l’embranchement des lignes à Sarry (89) que j’avais admiré à pied le mercredi 21 juillet en partant de chez F. Arrivée à Paris gare de Lyon à 20h et non 20h04 comme prévu. Métro  d'où je trouve, en sortant, le GR75 des Jo de Paris 2024 qui mène jusqu’à mon domicile adoré. Après la douche et la première lessive, je me rase d’une barbe de 14 jours. J’ai bronzé, ai perdu 3kgs en route et n’ai ni blessure, ni ampoule.

De cette randonnée, je retiens n’avoir vu aucune vigne en chemin, les églises, le vert dû à la pluie anormale pour la saison, les plaques pour les combattants (de 1870, de la Résistance, de la Libération), les vaches (chevaux, moutons et canards sont beaucoup plus rares. Pas vu de chèvres), la cuisine et les vins de Bourgogne, les moissons (avec la pluie, ce sera plutôt du blé pour le bétail que pour l’homme. Ca paie moins, forcément), le bon accueil sauf à Rougemont, la facilité à se procurer de l’eau en route, la difficulté à se ravitailler en route (le comité départemental de la randonnée pédestre de la Côte d’Or m’avait prévenu sur son site web), les fleuves, les canaux, les rivières gorgés d’eau. Belle expérience. La route vers Rome se poursuivra à travers les monts du Jura de Dole (France) à Nyon (Suisse) quand je le pourrai.

Gîtes agréés par Lagrée:

  • Modèle luxe : abbaye de Reigny à Vermenton et la Beursaudière à Nitry. Le relais de la Source venait d’être repris et restait perfectible
  • Modèle familial : Sarry, comme toujours
  • Modèle authentique : les clos d’Orret à Orret et les Mésanges à Labergement Foigney. Tout était parfait : l’accueil, les chambres, les sanitaires, le dîner et le petit déjeuner. Juste en dessous vient le gîte du Val Suzon où le petit déjeuner était en dessous des deux autres et la route plus bruyante.
  • Modèle collectif : pour un groupe en autonomie qui a de quoi manger, se laver, sa literie et ses serviettes de toilette, le Gîte de la source de la Seine est une merveille. Quel cadre ! Dans le vallon de la Seine, à la fois ombragé et ensoleillé, à 150m de la source, avec terrasses et parking.

Le chemin se poursuit à travers le Jura, de Dole (39) à Poligny (39).

Les photographies de ce blog sont l'oeuvre de Guillaume LAGREE. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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