Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
cumpedibus

De Paris à la Belgique. A la recherche du sentier des Ardennes. Ière partie: de Paris à Coulommiers, en Brie

29 Décembre 2023 , Rédigé par Guillaume Lagrée

Bords de Marne à Créteil

Bords de Marne à Créteil

 

De Paris à la Belgique

GR14.  Sentier des Ardennes.

Première Partie

Paris (75) – Coulommiers (77)

En remontant la Marne en Ile de France

5 jours de marche

Lundi 17 – Vendredi 21 octobre 2022

 

Lundi 17 octobre 2022 : Paris (75) – Sucy en Brie (94)

Hôtel Ibis Budget de Sucy en Brie.

Départ à 9h. Arrivée à 15h30. Marche sous une pluie fine toute la journée.

Pour la première fois, je pars en randonnée à pied depuis chez moi. Passage par le bois de Vincennes où je dois trouver le GR14 chemin des Ardennes qui suit les chemins de l'armée allemande en 1870, 1914 & 1940 (Brie, Champagne, Meuse, Ardennes) et le GR2, sentier de la Seine, que j’avais pris en direction de Dijon au début de ma marche de Paris pour Rome en mars 2019.

Le GR14 existe sur les cartes tant papier qu'en ligne mais, sur le terrain, pour de vrai,  il n'existe plus. Il a été supprimé d'un commun accord entre les comités régionaux Ile de France, Hauts de France et Grand Est de la Fédération française de randonnée pédestre.

Ce que je décris ci-dessous comme le GR14 est en fait une succession de PR (sentiers de petite randonnée). J'ai compris la disparition du GR14, qui est pourtant un sentier historique majeur (batailles des Ardennes, de Meuse, de Champagne et de Brie) en interrogeant le président du comité régional Ile de France de la FFRP. Il m'a avoué avoir pris l'initiative de supprimer ce sentier. Sans me demander mon avis. Evidemment. Qui paie commande.

Justement, " Le pays où l'on n'arrive jamais " se trouve quelque part sur ce chemin disparu, entre Meuse et Ardennes. Raison de plus pour le chercher.

Comme le chante Michel Berger " Il fait beau, je sors, je trouverai le bon chemin et je me sens mieux dehors. Pour vivre. " Cf extrait audio au dessus et vidéo en dessous de cet article.

Dans le bois de Vincennes, je traverse l’Arboretum de Paris. Là, divine surprise. Un ténor d’opéra chante de l’opéra italien en marchant. Je lui demande s’il est amateur ou professionnel. A votre avis, me demande t-il ? Je ne sais pas. Professionnel me répond t-il. J’aurais dû m’en douter ouï son chant mais, après tout, Luciano Pavarotti et Roberto Alagna ont commencé en amateurs. Je ne lui ai pas dit que je suis aussi critique musical et animateur radio et je poursuis mon chemin.

Juste après l’Arboretum, je croise 3 prostituées africaines qui sortent d’un sentier café à la main. Les prostituées ont droit à leur pause-café. J’ai aussi trouvé une culotte noire traînant par terre mais je ne l’ai pas mise dans mon sac comme souvenir.

Je descends à Saint Maurice suivre la Marne pour m’apercevoir que je reconnais le paysage. C’est celui du GR2  sentier de la Seine que j’ai commencé en mars 2019 dans la direction de Dijon pour aller vers Rome.

Demi-tour. Maisons-Alfort et Créteil par les bords de Marne. C’est très bourgeois. Villas avec jardins et bateaux. Je ne suis pas sur le GR14 mais sur le GR15, vallée de la Marne, voire sur le GR2. Première trace des guerres avec la statue à Créteil du général Jules Marie Ladreit de Lacharrière mort au combat en décembre 1870. Cet aristocrate ardéchois est l'ancêtre du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière (1940)

Je déclenche le GPS pour trouver mon hôtel à Sucy en Brie. Ibis Budget. J’arrive trempé mais équipé ce qui a beaucoup impressionné les 2 quadragénaires maghrébins de la réception. Employé et patron très sympathiques tous les deux. Ils m’indiquent qu’en venant de leur part j’aurai 20% de moins à la pizzeria dell’Arte située à 100m en face de l’hôtel.

J’ai oublié de l'indiquer mais à 26,50€ pour les linguine à la carbonara, le baba à l’amaretto, la bouteille de soda noir américain et la ½ bouteille d'acqua frizzante, ça reste très raisonnable. Bien dormi avec la fenêtre ouverte pour que les vêtements sèchent. Pas réussi à allumer la TV et les lampes de chevet au-dessus du lit ne fonctionnaient pas. Rien de grave. Jusqu’à minuit, venant de dehors, j’entendais des musiques de western spaghetti. Un fan d’Ennio Morricone apparemment.

Incidents du jour :

Un des 2 bâtons italiens qui me furent si utiles dans le Jura au printemps et à l’été 2022 refuse de fonctionner. Je pars avec un seul bâton. En ouvrant le sac, je découvre que j’ai perdu mon couteau, un Laguiole gravé et acheté à Langogne en Lozère (Occitanie, France), lors d'une précédente randonnée. Très bel objet. Il m’en faudra un autre

Bonnes surprises du jour :

  • La rencontre avec un ténor dans le bois de Vincennes
  • Les bords de Marne avec les arbres et les péniches, même sous la pluie, c’est toujours magique
  • La pizzeria en face de l’hôtel. Pratique et pas cher
  • Je n’ai pas pris de livre. A Créteil, je trouve une première boite à livres sur les bords de Marne. Rien d’intéressant. 2e boite à livres en centre-ville. Je tombe sur « La Vouivre » de Marcel Aymé, conte jurassien pour adultes. Je l’ai lu dans la bibliothèque de ma grand-mère en Haute-Savoie. Evidemment, je le prends. J’ai traversé le Jura à pied cette année de Dole (F) à Nyon (CH) et je viens de repartir à pied.
Haras de Beaulieu à Lesigny

Haras de Beaulieu à Lesigny

Mardi 18 octobre : Sucy en Brie (94) – Ozoir la Ferrière (77)

Studio à Ozoir la Ferrière

Restaurant le Sud du Maroc à Ozoir la Ferrière

Deux bonnes nouvelles pour commencer la journée :

  • Il ne pleut plus
  • J’ai retrouvé mon couteau de Lozère bien caché dans mon sac à dos

Démarrage en douceur. Lever à 7h30. Petit déjeuner convenable avec pain et viennoiseries frais. Il s’agir maintenant de trouver le GR14. J’ai repéré qu’il passe au Nord de Sucy en Brie, dans le parc départemental du Morbras.

Je repère une balise jaune et rouge mais celui des GR est blanc et rouge (le drapeau de la Pologne) depuis 1947. A l’entrée du parc, je trouve la maison des ouvriers d’entretien et leur demande mon chemin. Un ouvrier m’explique que le GR14 n’est plus marqué en blanc et rouge mais en jaune et rouge.

Pourquoi ? Il l’ignore. Il me prévient qu’il n’y a pas de point d’eau en route mais que je peux me ravitailler dans ce parc ou au parc départemental des Marmousets le long du chemin.

En fait, dans le parc du Morbras, j’ai vu 3 points d’eau. Les 3 avec le signal et l’écrit « Eau non potable ». Heureusement, je suis au départ et ma gourde est pleine. Quant au parc des Marmousets, je ne l’ai pas vu en chemin.

Au hameau de Noiseau, je perds le GR. Je remonte un PR jusqu’à Ormesson sur Marne (le château de famille des d’Ormesson : Wladimir, Jean …Vaut la visite). Une dame qui promène son chien m’explique mon erreur. ½ tour.

Après Noiseau, j’arrive à un plan de ville. Devant, un ouvrier taille des arbustes à la serpette. Il compatit et m’explique mon chemin. J’arrive à la route pour la Queue en Brie. Ca me rapproche d’Ozoir la Ferrière mais avec de la route seulement. Bof. Je prends la route dans l'autre sens et j’arrive à l’entrée de la forêt domaniale Notre-Dame entre Val de Marne et Seine et Marne.

C’est beau, calme, avec de grandes allées cavalières. En demandant mon chemin aux promeneurs et en regardant les panneaux, je trouve la Route Royale qui file tout droit en forêt jusqu’à Ozoir la Ferrière.

Au sortir de la forêt, le pavillon des Friches, ancien pavillon de chasse Belle Epoque, tenu par l’Office national des forêts. Je prends la route des friches à droite. Je me mets en forêt pour le pique-nique et regarde la carte. Ce n’est pas bon. Je reviens au pavillon des friches et reprends la route des friches à gauche. Ce n’est pas bon.

Je longe la N104, Francilienne, vois le panneau de sortie routier pour Ozoir la Ferrière mais, à pied, il serait suicidaire de traverser. Je reviens vers le pavillon des friches et, au lieu de regarder la carte, je regarde le territoire pour écrire comme Michel Houellbecq.

Là, je vois une passerelle pour piétons qui passe au-dessus de la N104. Je gravis la pente directement, retrouve la marque du PR jaune et rouge et la passerelle qui me permet de passer au-dessus de la N104 sans aucun danger. Il y a même des grilles hautes pour éviter les suicides.  Si des êtres humains peuvent utiliser cette passerelle pour passer sans danger au dessus de la N104, d'autres mammifères terrestres le peuvent aussi (renards, biches, cerfs, sangliers...). Si des chercheurs placent une caméra cachée sur cette passerelle pour observer les espèces animales qui l'utilisent, je suis curieux de connaître les résultats de leurs travaux.

Je suis le PR et demande mon chemin à des cyclistes pour vérifier. Je suis bien sur la Route Royale en direction d’Ozoir la Ferrière. J’ai même demandé mon chemin à une cavalière. Une belle brune quadragénaire montée sur un superbe cheval noir avec des protèges tibias (le cheval pas la cavalière qui a ses bottes et sa bombe). Je sors de la forêt, arrive à un manège où une jeune cavalière s’exerce au saut d’obstacles sous les conseils d’un vieux Maître. En face, le haras de Beaulieu. Je suis bien en Brie, en Seine et Marne, dans la campagne d’Ile de France.

Le sentier passe ensuite au milieu du golf d’Ozoir la Ferrière. Je ramasse des balles et les jette côté golf. Il y a du monde. Que des hommes et pas tous retraités. En voiture malgré la pénurie d’essence due aux grèves. La fin de l’abondance et de l’insouciance n’est pas pour les golfeurs.

Au sortir du golf, le balisage GR suit une petite route qui me permet d’accéder à Ozoir la Ferrière sans risquer ma vie sur la N104. A l’arrivée, enterrement à l’église du village. Je repère deux restaurants français et un marocain. J’irai au marocain. J’arrive dans un studio où j’entre sans clef, avec digicode. Bien équipé avec un lit immense et des victuailles en cuisine.

Aujourd’hui, beau parcours en forêt encore toute humide des pluies de la veille mais par un temps doux, sec, avec de beaux rayons de soleil.

Dîner au Sud du Maroc. C’est le nom du restaurant. Délicieux tajine agneau figues avec une semoule fine et une sauce épicée sans exagération. Salade d’oranges rafraîchissante. Soda noir américain pour la recharge en sucres et sels minéraux. ½ bouteille d'eau pétillante. Thé à la menthe pour finir.

Arrivé à 19h30. Départ à 20h30 alors qu’un groupe de 14 femmes vient d’arriver pour dîner. 50ne-60ne sans mari, enfant, petit- enfant, gendre, bru, amant. Elles piaillent comme des collégiennes. Je suis vite parti.

Route de la Guillaumetterie en forêt de Ferrières

Route de la Guillaumetterie en forêt de Ferrières

Mercredi 19 octobre : Ozoir la Ferrière (77) – Neufmoutiers en Brie (77)

Gîte la Bourbelle à Neufmoutiers en Brie. 

Départ à 9h. Arrivée à 18h. Rien pour le petit déjeuner. J’achète un pain aux raisins et une baguette viennoise au chocolat chez le boulanger, 3 pommes chez le primeur, Le Canard Enchaîné chez le libraire maison de la presse Rouge Papier (immense, très bien fourni en BD, mangas, ouvrages locaux).

Je suis la route pour Roissy en Brie en espérant trouver la marque jaune et rouge du GR14. J’arrive à Roissy en Brie. Je vois écrit Pontcarré où passe le GR. Pas de GR sur place. Il doit être un peu plus au Nord sur la route qui monte vers Ferrières en Brie (ex château Second Empire des Rothschild. Aujourd’hui école hôtelière).

En effet, la route passe au-dessus d’un tunnel. Ce tunnel est réservé aux piétons et j’y vois la marque du GR14. Je passe la barrière et suit le GR par la route de la Guillaumetterie (sic).

La forêt de Ferrières a appartenu aux Rothschild de 1829 à 1976. Depuis elle appartient au conseil régional d’Ile de France. Les allées cavalières et les panneaux directionnels datent des Rothschild.  Je suis la marque puis la perd et me retrouve sur une départementale. Le sentier en face est marqué PR (jaune) pas GR (rouge et jaune).

Je prends la route départementale et me trouve face à l’autoroute A4 (Paris-Strasbourg) et au village de Jossigny. Mauvaise direction.

Je prends une route qui doit être la D88 qui mène à Villeneuve Saint Denis. En vue d’un moulin à vent, je hèle une cycliste qui s’arrête et me confirme la route et la direction. J’arrive à Villeneuve Saint Denis. Rien à y faire. Même pas un café.

Je poursuis jusqu’à Villeneuve le Comte. Joli chemin à travers champ pour arriver au village en quittant la départementale sur la fin. Là, un vrai bourg avec une belle église gothique (architecture née en Ile de France, à Saint Denis), un café en terrasse face à l’église et un panneau indiquant la direction de Neufmoutiers en Brie, mon objectif du jour.

Je tiens le bon bout. Il fait beau, je m’assieds en terrasse, commande un soda noir américain et fait remplir ma gourde. Eau à 3°C. Ne pas la boire tout de suite me prévient la patronne. Elle ajoute que, pour Neufmoutiers, c’est 5km d’une église à l’autre. Tout droit. 1h de marche.

Une fois désaltéré, rechargé en sucres et sels minéraux, je reprends mon chemin. Arrêt à la pharmacie pour m’acheter un bâton à lèvres. Je l’ai oublié à Paris. Le soleil et le vent me dessèchent. La pharmacienne ne connaît pas ma chambre d’hôtes et me souhaite bonne route.

Parti à 16h, j’arrive à 17h à Neufmoutiers en Brie. Par la D96 où je retrouve la marque du GR. Mon gîte est de l’autre côté du village. J’appelle l'hôtesse. Sa voix est charmante. Elle m’explique le chemin et m’indique qu’elle ouvre le portail.

J’arrive au hameau les Lycéens où se trouve un immense lycée, le Centre médical et pédagogique pour adolescents. Cela ressemble à une prison pour enfants avec de hauts murs entre forêt et route. Un lieu idéal pour film d’horreur. Immense bâtiment Second Empire néo Louis XIII en briques.

Je rappelle l'hôtesse qui m’explique que je suis allé trop loin sur la D96. Je dois revenir au CMPA et trouver le panneau La Bourbelle en face de la grille d’entrée du château. En effet, le panneau y est. Je marche en forêt et j’en ai marre. Fatigue. Au moment où je vais maudire mon hôtesse, je vois le portail.

Une merveille. Un beau manoir en briques. La maison du garde-chasse du château agrandie de 2 ailes. Un parc avec des ânes, verger et jardin potager. Je dispose d’une immense chambre avec vue sur le jardin, d’une grande cuisine, d’une salle de bains avec baignoire, de WC séparés de la salle de bains. Plafond haut. Aucune pollution sonore ou visuelle.

J’ai commandé le plateau repas pour randonneurs et c’est ce qu’il me faut : chips et noix de cajou en apéritif, velouté de légumes du jardin, pomme du jardin, jus de pomme de Brie, fondant au chocolat avec, en accompagnement, des cerneaux de noix et des raisins secs. Un délice frais, sain, local, sans viande ni poisson. Je suis repu, reconstitué mais pas lourd.

Eau à peine chaude dans la magnifique baignoire mais je suis propre. Pas possible de faire une lessive. Elle vient de lancer la 4e du jour. Tant pis. L’hôtesse fait dîner ses 3 enfants + 1 de la voisine. Ca piaille mais raisonnablement et pas au-delà de 20h.  Un petit Paradis. En souvenir, je laisse le Canard Enchaîné du jour que j’ai lu au lit ce soir et «  La Vouivre » de Marcel Aymé que j’ai fini la veille.

Sentier en forêt de Crécy la Chapelle

Sentier en forêt de Crécy la Chapelle

Jeudi 20 octobre : Neufmoutiers en Brie (77) – Pommeuse (77)

Départ : 9h15. Arrivée : 16h30.

Chambre et table d'hôtes au château de Pommeuse.

 

Délicieux petit déjeuner avec des produits locaux. Pomme et jus de pomme de Brie. Muffin et crêpes maison. Confiture maison. Thé vert. Verre de lait froid. Discussion très sympathique avec l’hôtesse sur la marche. Elle aimerait aller à Compostelle mais avec 3 enfants dont le dernier a 18 mois, ce n’est pas possible. Je lui explique mes marches. Cela l’impressionne. Je lui achète 2 savons solides au lait d’ânesse. Je recommande vivement le gîte de la Bourbelle à Neufmoutiers en Brie.

Je reprends la D96 dans l’autre sens et retrouve le GR14 à l’autre sortie de Neufmoutiers en Brie. A la sortie de Neufmoutier, une très belle ferme briarde fortifiée avec murs, tours, douves, eau, chevaux. Je croise une école en ballade. Une professeure me dit : « c’est l’avantage de l’école à la campagne ».  

Marche en forêt domaniale de Crécy la Chapelle, ancienne propriété de la Maison d’Orléans. C’est bien balisé mais il y a toujours un risque de confusion entre le GR1, grand tour de l’Ile de France en blanc et rouge et le GR14 en jaune et rouge. Parfois, ils se confondent. Parfois, ils se distinguent. Je suis la marque du GR jusqu’au hameau de Courbon après le village de de Mortcerf.

Là, croix de Saint André à droite et à gauche. Donc ne pas y aller. La marque se trouve sur le sentier d’où je viens. Un sentier par plein champ vaguement vers la forêt d’Hautefeuille mais sans balise ni direction. Après avoir étudié la carte et demandé mon chemin, je renonce au GR et marche le long de la départementale jusqu’à Faremoutiers.

Pause café. Soda noir américain réglementaire et remplissage de gourde. Il ne me reste plus que 2500m de départementale pour arriver à Pommeuse. Fin avec une belle vue dominant le village. Je vois la mairie et l’église mais pas le château, même pas de panneau. J’appelle, le propriétaire me répond et j’arrive tout de suite.

Une immense bergerie ancienne qui ressemble beaucoup à celle de la maison de ma tante F à Sarry dans l'Yonne, en Bourgogne Franche-Comté. D’un seul tenant, avec murs blancs et tuiles. Il y eut un château fort, ruiné par la Guerre de Cent ans. Puis un château Renaissance démonté à la Révolution. Puis cette maison de maître Premier Empire construite sur les soubassements du château. Meublée avec goût. Tenue par un couple d’aristocrates, M et Mme De Langlois. La fleur de lys est visible dès l’entrée.

Des portraits des chefs chouans (Charrette, La Rochejacquelein...) ornent ma chambre. Pièce d’eau avec canards installée dans les anciennes douves. Un mur devant la pelouse monté avec des pierres récupérées dans les fouilles sur le terrain. Baignoire avec jacuzzi mais la douche suffit à mon bonheur.

Dîner somptueux seul dans le salon alors que l’orage tonne dehors. Avec un poêle alsacien au bois qui chauffe. Salade de tomates du jardin, les dernières. Soupe de potiron. Poulet au lait de coco avec riz blanc. Plateau de fromages de Brie avec cerneaux de noix du jardin. Crumble aux pommes avec des framboises fraîches par-dessus.

Je n’ai pas joué au billard américain dans le salon de billard. Très bien dormi dans une chambre fraîche avec une couette chaude. Pas de TV. De toute façon, je n’ai réussi à allumer la TV dans aucune des 3 chambres précédentes. Cela ne m’a pas manqué. Je n'ai plus de télévision chez moi depuis 1993.

Le Grand Morin à Coulommiers

Le Grand Morin à Coulommiers

Vendredi 21 octobre :  Pommeuse (77) – Coulommiers (77) – Paris (75)

Fromagerie Jehan de Brie à Coulommiers.

Petit déjeuner somptueux au salon. Jus de pommes de jardins frais pressé. Thé vert. Beurre salé (la patronne est de Pontivy. Un de ses 5 enfants est notaire à Rennes). Confiture de rhubarbe maison. Compote de pommes maison. Jambon. Fromages ; Salade de fruits maison. Pain frais. Fondant au chocolat. Mousse au chocolat. 250€ tout compris mais ça les vaut. Gîte 5 épis.

Pluie cette nuit. A 8h, il ne pleut plus. A 9h30, il pleuviote. Je mets le kway et couvre le sac. Je ne mets pas de pantalon de pluie. Grave erreur. Le ciel me tombe sur la tête. Pluie forte. Eclairs. Tonnerre. La totale. Je n’ai que 5km à faire en suivant la départementale, ce n’est pas terrifiant comme dans le Mercantour où un orage m’a fait faire demi-tour à La Brigue (06) en 2011 mais je me fais arroser. Mes chaussures finissent en éponges.

Mme De Langlois m’a recommandé le fromager de la place du marché à Coulommiers. Il fournit le Pape quand il vient à Paris. A Coulommiers, la pluie cesse et le soleil revient. Je trouve la place du marché et le fromager Jehan de Brie. Maison prodigieuse. Un Coulommiers entier fermier de la ferme des 30 arpents (Edmond de Rothschild Héritage) pour G & ses parents. Un Fougerous, un Brie au poivre, un chèvre local et un pain d’épices de l’Yonne pour moi. Jehan de Brie (vers 1336 - vers 1380) a écrit le premier traité d'agriculture et de bergerie en langue française. Il était d'ici.

Vu mon état, avec les pieds qui baignent dans les chaussures, je ne reste pas déjeuner. La serveuse m’a indiqué le chemin de la gare. J’y arrive. Il n’y a pas de train mais un bus direct pour Tournan en Brie. A Tournan un train direct pour Paris Est. Puis le métro jusqu’à chez moi. Départ à 12h15 de Coulommiers. Arrivée chez moi à 13h30.

D’abord me doucher, me raser, me sécher, me changer. Puis 2 lessives. Pas de déjeuner vu ce que j’ai avalé le matin. Le soir, j’ai acheté mon dîner chez l’Indien du coin et ne suis pas allé au concert de Becca Stevens au Duc des Lombards. Trop fatigué. C’était bien joli la Brie, même sous la pluie. Le Grand Morin a repris des forces.

Quelque peu découragé en 2022 par la disparition sur le terrain du GR14, sentier des Ardennes, en 2023, j'ai parcouru d'autres sentiers.

Poursuite de mon chemin pour Rome avec le passage des Alpes sur les traces de Napoléon Bonaparte et de l'armée française de Nyon (CH) à Aoste (I).

Poursuite du GR2, sentier de la Seine, de Paris au Havre en passant par Rouen.

En 2024, si les dieux et les muses me le permettent, je poursuivrai mon chemin vers Rome d'Aoste à Pavie et je trouverai le bon chemin vers la Belgique, de Coulommiers (77) à Vitry le François (51), ville créée par François Ier, Roi de France, qui fut fait prisonnier de guerre à Pavie en Italie.

Ferme fortifiée à Neufmoutiers en Brie

Ferme fortifiée à Neufmoutiers en Brie

Les photographies de cet article sont l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de ces oeuvres sans autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article